Banc d'essai - Gato DIA 250

GATO AUDIO DIA-250, amplificateur-convertisseur intégré


Élégance et Design


Le constructeur danois est présent sur le marché du haut de gamme depuis 2009. Constituée de professionnels aguerris dans le domaine de la haute-fidélité audiophile, Gato débarque donc en France. Assez discret dans sa communication, le look de ses électroniques tranche considérablement avec le design traditionnel. Le DIA se décline en deux gammes, le 250 et le 400 qui présentent respectivement 250W et 400W de puissance. Ces amplifications à contrario de son AMP-150 en MOS-FET, sont entièrement en classe D. Pour autant à l’instar de produits comme chez NAD, l’amplification n’est pas numérique et reste classique. Cette implémentation de la classe D apporte l’énergie nécessaire à reproduire une musique rythmée et détaillée. 



Combinant à la fois un préamplificateur, blocs de puissances et convertisseur, nous avons noté que ce dernier repose sur ce qui se fait de mieux chez Burr Brown à l’heure actuelle.
Le DIA s’oppose donc sur son habillage à toute construction traditionnelle. Une forme arrondie, un plaque supérieure usinée et décorée sur mesure, des radiateurs courbés et élégants sur le côté sont autant d’atouts qui peuvent séduire. On ne pourra donc pas se plaindre du manque de « WAF », car l’appareil se veut donc résolument fait pour en imposer dans son salon ! Sur la façade épaisse d’aluminium brossé un bouton rotatif permet de gérer le volume. Sa télécommande offre également la sélection des sources et du volume. L’affichage est réparti des deux côtés du volume central, voilà qui est également très original !



A l’arrière de l’appareil nous trouvons deux jeux d’entrées en RCA pour des sources analogiques. La touche haut de gamme vient par la présence d’une paire de prises XLR pour connecter une source symétrique. Des prises asymétriques et symétriques analogiques en sortie sont également prévues pour aller attaquer des blocs de puissance externes. Les entrées disponibles sont classiques, coaxiale S/PDIF, fibre optique TosLink et USB 2.0 asynchrone pour ordinateur. 

La section numérique est isolée de l’amplification en classe D et du traitement analogique de préamplification. L’alimentation est d’ailleurs située sous un blindage métallique dédié à l’arrière de l’appareil. Gato est resté classique et utilise le montage sous licence BO de type Ice Power.  L’écoute de cet intégré nécessite une bonne chauffe pour qu’il s’exprime à plein. A froid, on pourra détecter une légère aseptisation des timbres qui s’estompe au fil de la montée en température. De plus, le volume linéaire peut à certain moment surprendre en comparaison du volume logarithmique traditionnel, il faut tourner le bouton quelque peu pour atteindre un niveau sonore confortable.
Sur des enceintes un peu molles, il faudra veiller à utiliser le modèle 400, le 250 montrant quelques difficultés à reproduire les transitoires à haute vitesse sous 70% du volume. Quoi qu’il en soit, l’intégré a du caractère, il est très rapide et dispense une image stéréophonique généreuse. Presque plus pêchu qu’un Naim 282 et sans sa coloration caricaturale, il a tout pour surprendre à ce niveau ! La scène sonore pour y revenir est généreuse, mais sans extraversion. Comme souvent sur les amplifications en classe D, le détail ne se perd pas dans une holographie suggestive de système à tube et reste respectueuse. Le progrès à ce niveau est manifeste même s’il est moins flatteur. J’ai notamment bien apprécié sa fermeté du bas du spectre et avec ses infragraves qui ne bavent pas. Le bas medium est légèrement aseptisé, apportant une écoute à la fois détaillée et riche mais pas chaude. Ce style n’a pour autant rien de décevant, il correspond à une esthétique sonore que d’aucuns apprécient. Sur le medium, les voix sont également riches et détaillées. Le délié instrumental est à tout moment agréable, sans heurts, tout en présentant une légère simplification si l’on compare aux ténors du haut de cette gamme. Ce caractère affirmé est complété très naturellement par une extension dans le haut du spectre sans agressivité. Le produit est mat et entend le rester. J’ai pu notamment observer sa très bonne lecture des octaves médianes au piano et des petites notes frappées qui souvent se noient sans harmoniques sur l’extrémité de la main droite.

Du côté des entrées, l’analogique offre des performances excellentes, avec un niveau de bruit minimal et un souci du détail qui fait presque pâlir le numérique. En S/PDIF, le couplage fonctionne également de manière uniforme, il est presque impossible de différentier l’analogique du S/PDIF. Et pourtant le traitement du signal est bien séparé. L’entrée USB présente, XMOS oblige une légère aseptisation complémentaire. Dommage, la sonorité analogique et S/PDIF était pourtant plus généreuse à mon oreille !

Synthèse


Le danois Gato est à mon avis trop discret en France. Bien distribué, le manque de publicité nuit à son expansion et notamment à faire connaître ses excellentes électroniques. Nous avions avec un ami découvert leur mise en œuvre au salon Haute Fidélité de l’hiver dernier avec un setup Fostex/wireworld. Le résultat nous avait séduit et ce nouvel essai en milieu domestique confirme la donne. Un excellent rapport qualité/prix pour du haut de gamme, des performances et une signature sonore affirmée, un look design. L’équation séduction est donc bien en place pour vous conseiller d’aller l’écouter.

Quelques données 


Origine Danemark
Prix public 3250 €
Puissance en sortie 250+250W sous 8 ohms
Réponse en fréquence 20 Hz-20 kHz - 0.5 dB
Ratio Signal/Bruit Plus de 110dB
Distorsion moins de 0.001% en sortie pré
Dimensions 32,5cm x 10.5cm x 42.0cm (LxHxP)
Poids 10kg
site web : http://gato-audio.com/dia-250.php


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